M. Jean-Luc Assi, Ministre de l’environnement et du développement durable
M. Bouake Fofana, Ministre de l’hydraulique et de l’assainissement
Mme Françoise Remarck, Ministre de la culture
Mme Yvette Daoud, Ambassadrice du Royaume des Pays-Bas
Excellences, partenaire, Mesdames et Messieurs
Kevin Kariuki, Vice-Président de la banque Africaine de développement
Philippe Poinsot, Coordinateur résident des Nations Unies en Côte d’Ivoire
Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale de l'environnement. Nous encourageons chacune et chacun à agir pour lutter contre la pollution plastique.
Je remercie la Côte d'Ivoire d'accueillir ces célébrations et le Royaume des Pays-Bas pour son généreux soutien.
En accueillant la Journée mondiale de l'environnement, la Côte d'Ivoire fait preuve d'un engagement fort contre la triple crise planétaire. La crise du changement climatique. La crise de la perte de la nature et de la biodiversité. La crise de la pollution et des déchets.
La pollution plastique est un aspect critique de la triple crise planétaire.
Le monde produit plus de 400 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année. Moins de 10% des déchets plastiques jamais produits ont été recyclés. Où finit le reste ? Enterrés, brûlés ou jetés, souvent après une seule utilisation. Dans les océans, les cours d’eau et les lacs. Le plastique finit également ingéré par les animaux et les êtres humains. La pollution plastique est une grave menace pour les écosystèmes, la santé humaine et le climat. La Côte d'Ivoire n'est pas à l'abri.
Chers amis,
Il faut mettre fin à la pollution plastique. Pour notre prospérité. Pour la santé de la planète. Pour la santé de l’humanité. Pour y parvenir, il faudra repenser comment nous produisons, utilisons, récupérons et éliminons les plastiques.
Il faut redéfinir la conception des produits afin d'éliminer ou d'utiliser moins de plastique, en particulier les plastiques problématiques et inutiles. Il faut redéfinir la conception des emballages pour réduire les quantités de plastique. Il faut redéfinir la conception des systèmes et des produits pour faciliter la réutilisation et le recyclage. Il faut repenser le système pour assurer une certaine justice, afin que les travailleurs du secteur informel des déchets et d'autres communautés vulnérables aient accès à des emplois décents.
La communauté internationale travaille sur cette refonte à l’aide d’un accord mondial qui mette fin à la pollution plastique. Il est prévu que cet accord soit conclu en 2024. La Côte d'Ivoire est pleinement engagée dans ce processus.
La Côte d'Ivoire agit également au niveau national. Le pays a interdit les sacs en plastique à usage unique en 2013. Elle fait partie des 15 États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ayant accepté d’interdire les emballages en plastique d’ici à 2025.
Cependant, tous les pays, doivent passer à la vitesse supérieure. Chaque année perdue implique une augmentation des déchets plastiques dans l'environnement.
Les gouvernements doivent conclure un accord solide pour mettre fin à la pollution plastique. Un accord qui porte sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques. Un accord qui soit réellement inclusif, qui encourage la participation des travailleurs du secteur informel des déchets, des peuples autochtones, de la société civile et du monde universitaire. Un accord qui garantisse un soutien aux pays en développement.
L'industrie et le secteur privé doivent s'engager dans les négociations sur la pollution plastique, mais il n'est pas nécessaire d’attendre un accord pour agir. Ils peuvent faire preuve de créativité dès maintenant pour tirer pleinement parti des nouveaux modèles commerciaux et des nouveaux marchés qui émergeront. Redéfinir les produits et les emballages afin d'éliminer le plastique ou d'en utiliser moins, les rendre plus facilement réutilisables, recyclables et réparables. Les investisseurs doivent soutenir cette transition. En particulier, les organisations financières internationales doivent investir dans des infrastructures de gestion des déchets solides.
Chers amis,
Agir pour mettre fin à la pollution plastique est une opportunité majeure, en particulier pour les pays en développement. En agissant de concert, nous pouvons pratiquement éliminer la pollution plastique d'ici à 2040. Nous pouvons réduire les coûts sociaux, environnementaux et les coûts de santé. Nous pouvons, créer des centaines de milliers d'emplois, principalement dans les pays en développement, ainsi que stimuler de nouveaux marchés et de nouvelles opportunités commerciales.
Tout le monde y gagne, à condition d'assurer une transition juste. Cette transition juste est cruciale pour la Côte d'Ivoire, où l'industrie des déchets emploie dix mille 10 000 personnes et soutient jusqu'à 20 000 emplois informels. Elle est également cruciale pour le reste de ce grand continent, où des emplois décents et durables pour les jeunes et les femmes peuvent apporter prospérité et stabilité.
La façon dont le monde produit, consomme et élimine le plastique a entraîné un désastre. Nous pouvons y mettre fin en fermant le robinet de la pollution plastique. À l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, j'invite tout le monde à rejoindre ce mouvement mondial pour mettre fin à la pollution plastique, une fois pour toutes.
Je vous remercie.